C’est à se demander si le mot « terne » ne vient pas de Berne et qu’à travers les années, il s’est transformé. Pourtant, quand je regarde dans le dictionnaire, il n’est nullement question de la capitale suisse… Tous les édifices sont de couleur beige-kaki. Tous, sans exception! Mais, c’est avec un immense plaisir que nos yeux découvrent des peintures et des horloges d’une autre époque qui se camouflent subtilement dans le décor bernois. Le parlement, par exemple, affiche sa coquetterie en exposant 26 répliques miniatures des armoiries cantonales. Mais, malheureusement…
À Berne, il mouille. Condamnés à ne pas prendre de photos, avec la pluie incessante qui risque de briser l’appareil, on décide quand même de se promener en ville. On aboutit finalement dans un petit parc où on peut se mettre à l’abri sous un toit. Ce parc étant situé sur un belvédère surplombant la ville, la vue est magnifique. On saute de joie à l’idée d’y passer un long moment afin de s’orienter sur notre carte, d’observer la ville, de prendre quelques photos et se reposer après la courte nuit de sommeil de la veille. Quand soudain… un homme un peu louche approche et nous lance un petit cri en allemand. Les seuls mots qui sortent de notre bouche à l’unisson sont : «Sprechen Sie Französisch». Hourra, il semble comprendre notre baragouinage pseudogermanique! C’est alors qu’il nous demande, dans un français moyen, si nous voulons lui acheter du hachish… Premier contact avec la Suisse allemande : raté! Et heureusement…
À Berne, il y a des ours. Un passage au Bärengraben devient nécessaire afin de pouvoir les observer, car depuis la fondation de Berne en 1191, des ours bruns y sont gardés en captivité. Un papa et une maman ours avec leurs deux petits oursons nous attendaient lorsqu’on y est passé; maman et les petits collés ensemble pour se réchauffer en cette journée fraîche d’octobre et papa se promenant seul de l’autre côté d’une clôture qui les séparait. Un petit détail attire notre attention vers le sol : des centaines de noms sont gravés sur les pierres où nous posons nos pieds. On s’imaginait le pire, soit des victimes de la guerre ou encore des survivants d’une tragédie meurtrière, mais on vient tout juste de lire que ces noms ont été gravés en fonction des dons reçus lors du déménagement du Parc à ours de 2008. Les Bernois attachent une importance symbolique aux ours, ce qui est d’ailleurs facilement visible sur les armoiries du canton de Berne. Finalement…
À Berne, il y a des musées. Et il y en a un entre autres qui nous a gardé au sec une bonne partie de la journée, c’est le musée historique de Berne. Comme c’était le premier musée qu’on visitait en Europe, on a étudié les dépliants touristiques afin de choisir celui qui semblait le plus intéressant. Deux expositions suscitaient notre intérêt : James Cook à la découverte du Pacifique et la vie du célèbre Albert Einstein. Nous avons pris le chemin de l’Helvetplatz, où se trouvaient les deux musées. Le premier musée que nous croisons, comble de bonheur, présente les deux expositions! Mais encore… on y présente 10 expositions pour le même prix. Il y en a pour tous les goûts à ce musée : les Égyptiens, les Amérindiens, l’histoire de la ville de Berne, le Moyen-Âge, le bouddhisme, etc. Les deux principales expositions (Cook & Einstein) étaient très enrichissantes; on y a d’ailleurs appris qu’Einstein avait étudié à l’École polytechnique Fédérale de Zurich et qu’il avait obtenu sa nationalité suisse au début des années 1900. Il habitait à Berne lorsqu’il a élaboré la fameuse formule E=mc² qui changea le cours de l’histoire!
Salutations!
*Il y a deux Berne en Suisse : Berne la ville et le canton de Berne.